Divine Discorde
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 02 — CONTEXTE

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Messages : 16
Date d'inscription : 16/06/2020

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MessageSujet: 02 — CONTEXTE   02 — CONTEXTE EmptyMer 26 Aoû - 22:34

CONTEXTE

minuit moins dix, quelque part dans Paris, 10 décembre 2017
Le professeur, enveloppé dans une cape sombre à la capuche rabattue, s’assurait que plus rien d’électrique n’était allumé. Puis il revenait dans la pièce principale du vieil appartement décrépi, aux murs couverts de bibliothèques qui semblaient vomir leurs livres partout sur les tables, les fauteuils et même le sol. Au centre, il avait tiré le vieux tapis persan défraîchi, et poussé tout autour d’eux. Sur le vieux parquet gondolé par le temps, il avait tracé à la craie un cercle et des symboles en grec ancien. De part et d’autre de la pièce, des bougies allumées, de l’encens fumant qui embuait les sens, des babioles et vieilleries disposées de manière irrégulières. Mais surtout, une dizaine de personnes, enveloppées elles aussi dans des capes sombres, capuches rabattues sur leurs visages concentrées, qui s’étaient installées à genoux autour du cercle, respectueusement. Au centre de celui ci, une figurine en marbre, à l’effigie d’une femme aux cheveux longs, vêtue d’une toge.
Le professeur, après son inspection, finit par s’installer à sa place, à genoux lui aussi, autour du cercle.
“Mes enfants, l’heure est venue d’invoquer notre déesse adorée. Grâce à vous, elle s’éveillera et changera la face du monde. Grâce à elle, l’humanité disparaîtra et la Terre sera enfin débarrassée de son plus grand mal.”
Un murmure d’approbation s’éleva autour du cercle, avant de s’éteindre aussitôt. Le professeur se pencha en avant pour saisir la coupole en terre cuite face à lui. Tous sans exceptions firent de même. Il redressa la tête et entama une prière monotone en grec ancien, que murmurèrent les autres avec lui.
“Eris, reviens sur Terre accomplir ton oeuvre.”
Finirent-ils, tous ensemble, avant de porter les coupoles à leurs lèvres, et de boire d’une traite le liquide qu’elles contenaient. Puis, d’un seul mouvement, ils les lâchèrent d’entre leurs mains, et elles s’éclatèrent contre le sol à l’unisson. Sourire aux lèvres, ils se donnèrent tous la main, avant de s’écrouler contre le sol, leurs têtes plongeant dans les débris. Bave aux lèvres, ils gémissaient à mesure que leur corps se secouaient de frissons.
Et quand minuit sonna, ils étaient tous morts.

minuit, quelque part ailleurs dans Paris, 10 décembre 2017
La fête battait son plein dans le luxueux appartement de style haussmannien, dont les moulures au plafond se teintaient tout à la fois de rouge, de vert, de bleu et d’autres rayons de couleurs qui émanaient des projecteurs. Les rires fusaient, presqu’en rythme avec la musique qui faisaient vibrer les corps dansants et les murs de l’appartement. Dans les chambres, des couples s’enlaçaient nus, tandis que la cuisine accueillait le club très privé de la contre-soirée, aux conversations pleines de profondeurs et lourdes de sens ; dans les toilettes, une tête appuyée contre la cuvette, un filet de bave s'échappant des lèvres du malheureux.
Dans le salon, deux femmes jouaient à se défier depuis une demie heure maintenant. Je te défie d’aller l’embrasser, puis, je te défie d’aller éteindre ta cigarette dans son verre, puis, je te défie de monter sur la table et d’enlever ta jupe. Charlotte, sourire taquin sur les lèvres, le regard flouté par l’alcool, acquiesçait en bonne joueuse. Elle se dirigeait donc vers la table, poussant au passage quelques danseurs qui ne prenaient même pas la peine de protester. Chancelante sur ses escarpins tout neufs, elle posait ses mains sur la table, levait sa jambe gauche et se hissait tant bien que mal, attirant au passage l’attention de quelques un des fêtards. Une fille parmi eux murmurait que ça allait mal finir cette histoire. Charlotte n’en avait que faire. Elle faisait demi tour, en essayant de ne pas se prendre les pieds dans la nappe, mains sur ses hanches, à la recherche de la fermeture éclair de sa jupe. Elle défiait du regard son amie qui souriait de plus belle, tandis qu’un mec levait son téléphone avec le flash pour filmer. Sourcils froncés, elle se penchait vers lui, l’air de dire non, non ne me filme pas !
Et ce fut à ce moment fatidique que ce qui devait arriver arriva. Un pli de la nappe eut raison de la pointe de son talon, et elle glissait, comme au ralenti, tandis que les yeux des convives s’écarquillaient ; personne ne fut en mesure d’esquisser un mouvement pour la sauver du terrible sort qui l’attendait. Elle tombait du haut de la table, les mains empêchées, solidement accrochées à sa fermeture éclair. Tête la première contre le sol, si la musique avait été moins forte les autres auraient pu entendre sa nuque craquer.
Elle n’a eu que le temps de sentir un froid immense et soudain la traverser de part en part.

une semaine plus tard, dans une clinique privée parisienne
À son chevet, une femme, la cinquantaine, les traits tirés par la fatigue et l’inquiétude, lui tenait la main. Elle ouvrait les yeux, doucement, et la femme s’agitait.
“Charlotte ? Charlotte ? Oh ma chérie, tu te réveilles enfin !”
Elle pleurait et pressait sa main un peu plus fort autour de la sienne. Eris, dans ce corps qu’elle ne connaissait pas encore, fronçait les sourcils. Que faisait elle ici ? Et qui était cette insupportable chouineuse ? Elle se concentrait un instant, sentant ses pouvoirs lui revenir. Une réminiscence du passé proche lui permettait de voir le suicide collectif du professeur et ses compères, puis la chute de cette fameuse Charlotte. Puis un rapide coup d’oeil dans la mémoire, abîmée par l’alcool et surtout la mort, de Charlotte, lui permettait de saisir les grandes lignes de sa vie. Elle était très bien tombée.
“Oh Maman, doucement, ça va, je suis là, ne t’inquiètes pas.”
Murmurait-elle d’une petite voix. Elle se sentait soudain très bonne actrice et se félicitait d’avoir toujours su s’adapter à la situation.

Après avoir réussi à rassurer la vieille femme, Eris à travers Charlotte prétextait une grande fatigue pour enfin trouver la paix. Et surtout, le temps d’analyser tout ce qu’elle pouvait trouver d’exploitable dans la mémoire de ce corps, qu’elle avait au préalable admiré dans le miroir sur la porte de la chambre ; bientôt la trentaine, svelte, de longs cheveux noirs, de grands yeux clairs, des traits élégants. Elle était vraiment très bien tombée.
Ainsi, elle, et les autres Dieux, avaient dormi pendant quinze siècles. Elle s’étirait, en se baladant dans la chambre, touchant du bout des doigts les appareils de technologie humaine. Ces crétins avaient donc réussi à survivre sans eux et évoluer ; elle n’aurait jamais parié là dessus. Mais ce qui l’amusait surtout, c’était qu’elle ait été appelée pour semer la discorde sur Terre, et mettre fin à l’humanité. Elle riait. Quelle bande d’idiots ! Ils s’étaient trompés de Divinité ; la dernière fois qu’il avait fallu mettre fin à l’humanité, ce fut l’oeuvre de Zeus et Poséidon, pas d’une déesse secondaire dans son genre. Néanmoins, elle fut touchée qu’on ait pu penser à elle d’abord, et pas à ces gros balourds d’Olympiens.
Soit, elle allait oeuvrer à la fin du monde. Mais pas toute seule ; semer la discorde parmi les mortels, c’est terriblement ennuyeux et insipide comme activité. Non, elle allait faire plus drôle. Et elle appelerait ça, très modestement : “le jeu d’Eris”.
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